François Costantini : Le Parti socialiste, Israël et les juifs : histoires de lâchetés et de trahisons

François Costantini

François Costantini est Docteur en Science politique (Université Paris I Panthéon-Sorbonne) et Diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris. Il est professeur associé à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et membre du Centre de Politique Étrangère de la Sorbonne.
Il est responsable des conférences géopolitiques au sein de l’Université Jabotinsky.

Léon Blum, Guy Mollet et même François Mitterrand doivent se retourner dans leur tombe.

Au vu des prises de positions et des communiqués de ce qui reste du Parti socialiste, qui court après Mélenchon – en vain- dans la compétition de l’islamo-gauchisme, on s’aperçoit à quel point les maigres bataillons socialistes actuels ont trahi les positions de ceux qui en furent ses éminents dirigeants.

Tout d’abord, les véritables conditions de la création de la NUPES.

Celle-ci est due à l’origine, il y a deux ans, de la volonté du très fat premier secrétaire du PS, Olivier Faure, de conserver son siège de député de Seine-et-Marne.

Sentant monter le vote issu de l’immigration islamique et la poussée de l’islamo-gauchisme dans sa circonscription, le dirigeant socialiste décida de vendre le PS à Mélenchon pour conserver quelques sièges au Palais-Bourbon, à commencer par le sien.

Au passage, on notera que les socialistes, en 2017, qui étaient allés alors seuls à la bataille, avaient obtenu 34 sièges, alors que le PS mélenchonisé de 2022 n’en eut au final que 22…

Ce même Olivier Faure, sans cesse rivé sur ses seuls nouveaux électeurs seine-et marnais, qui déclare sans la moindre pudeur que, selon lui, le 7 octobre n’est rien d’autre qu’un prétexte pour Israël pour attaquer le territoire de Gaza…

Propos ignobles et insupportables pour les milliers de familles touchées par le drame du 7 octobre.

Mais le Parti socialiste -sans que personne en son sein ne s’en émeuve- a récemment, dans un communiqué, appelé à mettre fin à toute livraison d’armes à Israël. Ce qui signifie, en d’autres termes, souhaiter sinon la victoire du Hamas, du moins sa persistance, voir son renforcement. Pourtant, aujourd’hui, aucune paix durable ni crédible ne sera possible dans l’éradication définitive de cette organisation terroriste.

Partout, les élus socialistes, à de très rares exceptions, se sont signalés par leur lâcheté à l’égard du drame du 7 octobre.

A l’exemple du maire socialiste des Lilas, qui compte une nombreuse et appréciée communauté juive, qui a refusé d’afficher en mairie le moindre message de soutien aux otages et à leurs familles.

Au contraire de Louis Aliot, à Perpignan qui, comptant pourtant une moindre population de confession juive, a affiché les visages de l’ensemble des otages – et pas seulement les Français- sur le fronton de sa mairie.

Il est bien loin le temps où Léon Blum accédait, pour la première fois pour un dirigeant politique d’origine juive, souvent hélas sous les vomissures antisémites, à la tête du gouvernement.

Il est bien loin le temps du soutien absolu de Guy Mollet à Israël, matérialisé par l’appui à Tsahal lors de la campagne de Suez mais aussi par la collaboration en matière nucléaire.

Il est bien loin le temps où François Mitterrand – du moins à la tête du PS et au début de son mandat présidentiel- faisait d’Israël, contrairement à ses prédécesseurs, un partenaire privilégié de la France au Proche-Orient.

En 1938, lors du congrès de la SFIO, Paul Faure, alors rival de Léon Blum et futur soutien du régime de Vichy, déclarait qu’il ne voulait pas que « Blum installe Israël à la tête du gouvernement ».

Décidément, d’un Faure à l’autre, la lâcheté et le déshonneur sont redevenues les derniers motifs d’existence du Parti socialiste.

François Costantini